dimanche 27 novembre 2011

Mon art, ma toile, mon mur !

Certains y vont, certains n’y vont pas … Y vais-je ? Y vais-je pas … Tous les artistes de la rue se posent un jour la question de la galerie. La décision du dehors au dedans n’est pas sans risque, pas sans critique, pas sans commentaire. Cochez la raison : je file en toile parce que (1) il fait bien chaud dans la galerie, (2) l’éphémère l’est moins, (3) ça rapporte plus de thune que d’amende ou (4) fuck you, I am sprayous ? On vous laisse voter … Moi, finalement, je ne sais jamais très bien. J’ambivalence et j’ambiguite. J’aime aussi. Dans leur livre « Paris : De la rue à la galerie », Nicolas Chenus et Samantha Longhi, eux, ne discutaillent pas … Ils détaillent et retaillent sans errance d’âme le fait comme accompli. Belle succession de fiches et d’illustrations de trente artistes ayant fait le mur de la rude rue pour pénétrer dans l’antre de la douillette exposition. L’ouvrage lui-même a la proportion de la translationalité de l’acte rapporté : page ample, couleur superbe, information rigoureuse, prix coûteux … Car même s’il lui arrive de marcher en rue, le parcoureur de galerie a en effet plus l’attente de la belle matière que le déambulateur de ville qui s’accomode de peu … Le beau livre se doit donc d’être comme le prestigieux catalogue. Il s’adapte avec l’artiste qui s’adapte aussi. Le piéton, lui, suit.

Nous avons posé quelques questions à la co-plume du livre, Samantha Longhi. On balaie large et, attention, on balaie intello :


Certains artistes urbains passent de la rue à la galerie mais pas tous ... Va-t-on vers un clivage entre ceux qui "s'exposent" et ceux qui restent clandestins et furtifs ?

Nous n'envisageons pas les choses dans cette perspective. Il s'agit de trouver une définition satisfaisante à ce courant qui est tout sauf nouveau mais qui évolue très vite. Pour éviter les étiquettes et les définitions à tiroirs, nous préférons parler d'art urbain contemporain. Cela fait sens plus facilement. Il s'agit d'artistes qui ont une pratique d'atelier et qui ont une démarche artistique à la fois dans la rue et en galerie, qui conçoivent des oeuvres à destination d'un large public, gratuitement, et également à destination d'un public plus exigent de collectionneurs et amateurs d'art en proposant une lecture différente à travers des expositions. Artist or not artist, that is the question !

Un évènement douloureux et récent - le décès de DJ Medhi, aussi compagnon de la graffeuse-peintre Fafi - nous rappelle que l'art urbain vit sous différentes formes qui s'entrecroisent ... Cependant la façon dont on parle de ces formes artistiques reste très segmentée, pourquoi ?

C'est vrai que les gens ont peur de l'interdisciplinarité en général, à moins qu'ils préfèrent parler de ce qu'ils maîtrisent vraiment. C'est notre cas, en fait chez Graffiti Art, nous n'avons pas la culture musicale - ni Fashion dans d'autres cas - suffisante pour nous permettre de faire de tels recoupements. Le décès brusque de DJ Medhi a beaucoup affecté notre équipe de rédaction, mais nous laissons les personnes compétentes lui rendre le véritable hommage qu'il mérite.

Si l'art urbain continue à prendre de la valeur marchande, faut-il s'attendre à une multiplication des faux et des usurpations … Comment opérer un système de protection ou d'identification des oeuvres pour des artistes qui gardent encore souvent l'anonymat ?

C'est une question délicate, c'est vrai. J'ai tendance à croire, peut-être de façon naïve, qu'une forme de respect s'est instaurée dès le départ entre les différents artistes de rue, et quelle que soit leur technique. Souvent, j'ai entendu dans la bouche de certains des fantasmes de production de faux dans la rue afin de démystifier une technique pratiquée par d'autres artistes et perçue comme étant trop simple. Mais à part certains détournements, le plus souvent drôles, je n'ai jamais vu fleurir de faux sous mes yeux. Nemo a intenté un procès à la fin des années 90 quand des faux pochoirs imitant jusqu'à sa signature ont été posés dans les rues de Bogota par une entreprise suite au succès qu'il avait eu après son invitation par le maire de la capitale colombienne en 1996. C'est un cas qui reste toutefois isolé. La vague d'intérêt envers cette discipline est réelle pour le grand public, mais elle procède d'un véritable travail de la part d'acteurs professionnels comme les galeries, les maisons de ventes aux enchères, les musées, les collectivités … L'art urbain ne prend pas de la valeur en soi, on le vérifie dans le détail dans les résultats des ventes aux enchères. Seulement certains artistes sortiront du lot et résisteront au passage du temps. Le passage du temps, c'est bien ce contre quoi on écrit, on laisse sa trace, sur le papier ou dans la rue. Alors, même si ces artistes anonymes souhaitent le rester, il est très important au titre sociologique d'en conserver la trace, par la photo, la vidéo, ou le texte. Identifier, cartographier, analyser restent primordial. La mémoire de l’art urbain - qu'il se situe dans la rue ou en galerie - doit être préservée, car il s'agit là de la plus belle des libertés !


De fait, de fait … Si la liberté de l’art en rue doit être préservée, la liberté de préserver l’art en rue existe aussi ! Moi, j’avoue, du moment que ce n’est pas comme la vie sauvage qu’on « protége » avec une certaine bienveillance néo-paternalistique dans des réserves, des zoos et des collections de clones congelés … C’est bon. Et finalement, entre un graffiti sur un poster sur un mur extérieur et un graffiti sur une toile sur un mur intérieur, ce n’est peut-être que l’acte qui fait la différence. Remercions vigoureusement Nicolas Chenus et Samantha Longhi pour leur classieux et jalonnesque livre nouvellement paru chez l’éditeur Pyramyd.

Ha, oui, et j’oublais : La dame floue qui marche sur la couverture arrière du livre, au vu de ses pittoresques chaussettes, je vous ficherait bien mon billet que c’est Sam … Qu'en pensez-vous !? Les paris sont ouverts ...


Photographies et interview : Copyright Serge-Louis pour Brigadier Plipp.

dimanche 13 novembre 2011

Urban hominid with the right angle ...

Le piéton marche les yeux rivés sur le trottoir, obsédé par la crotte. Le déambulateur marche les yeux collés au mur, obsédé par le graffiti. Qui se soucie alors de scruter l’angle formé par le trottoir et le mur ? Sillon favori des mégots froids, feuilles mortes et herbes folles, l’angle se révèle pourtant être un merveilleux champs visuel et libre pour l’artiste qui sait l’exploiter de sa créativité graphique. Lumière rasante ou absente, rencontre brutale des enduits et des pavés, griffes du balayeur méticuleux … Terrain propice à la rébellion discrète, voire à la provocation confidentielle, l’angle est l’endroit qu’a choisi le poly-artiste Pablo Delgado pour exprimer son flow urbain. Ses œuvres jonctionnaires se composent de deux parties : un ou des personnage(s) collé(s) sur le mur et une ou des ombre(s) peinte(s) sur le trottoir … Les personnages sont d’une découpe détaillée et colorée, les ombres d’un tracé approximatif et noir … Patience du travail de préparation en studio clashant avec l’urgence de l’exécution en rue … L’effet contrasté est toujours surprenant, saisissant, intriguant … bref, réussi. Pablo a accepté de répondre à nos trois questions :

Hi Pablo ! Your work combines collages on walls - a removable act on a private space - and paintings on pavements - a permanent act on a public space ... Law enforcement authorities must have a hard time determining your degree of offense ! Is this on purpose ?

It is a nice way to think about it ! It turns the paste-up into a more complex concept … But that is not the purpose … I don't think of the wall as private and the sidewalk as public. Both for me are public and illegal ! I don’t ask permission to do it on these walls, but I don't consider what I do as an offense either. And how would I know if the owner considers it in a different way ? That is part of my choosing to do it at night. Just by doing it like that tells you that maybe I am scared to get caught … The joy of doing something that you are not suppose to do brings you back to your childhood.


I have been told that some pieces identified as your artwork are actually not painted by you … For exemple the little Queen of England. Is imitation the sincerest form of flattery ?

Yes, there are paste-ups of already existing characters that were photographed for a different purpose, like public images reinterpreted in a public space ... The little Queens are not mine at all ! When I first saw them, I was angry and disappointed with how someone could have the balls to copy my artwork … Then, just like you say, I started to see it as flattery, or even as an honor for me to inspire someone else to do it. Although I don’t see the point, really … Maybe he is just making fun of it ?

The subjects and objects represented in your collages are sometimes rather simple and sometimes the results of more elaborate montages ... How do you decide what you are going to cut and paste ? Is there a specific message within each collage ?

All the scenes are being developed as a story. The doors came first, then different kinds of red characters, and now the blue ones are appearing and starting to live among the red ones. It could be that all of them came out of the doors … Some of the characters are just individuals whereas others are playing together as in a scene. So these assemblages can be either complex or very simple. They are just like things are in real life ! Now, I need to add that all of them have to remain somewhat uncertain for the viewers. Most of them have an specific meaning for me but, because they are not obvious, they can be interpreted in many different ways.


Well … Thank you, dear Pablo for leaving your artwork open to multiple interpretations … And also for gratifying the streets of London with these little funny pieces ! Actually, what may be even funnier is the way people now walk in the Shoreditch district … Bending all the way forward, nose to the ground on their all fours, to get a chance to glimpse at your collages … A nice - but somewhat regressive - impact on hominid street behavior ! Graffiti hunting, like any evolutionary trait or thought, is always about catching the right angle.

Pablo Delgado est né à Mexico City en 1978 et vit à présent à Londres. Son site web est à www.pablodelgadomc.com !

Interview et photographies sont copyright Serge-Louis pour Brigadier Plipp. Les photographies ont été prises au ras du trottoir sur Fashion Street et Grimsby Street. I do know who did the fake Queen collage but I won’t tell nobody …

lundi 31 octobre 2011

Tchiz Kate, une Tchik Fille !

Même si la préférence du chroniqueur ici présent va aux petits pochoirs monochromes (à chacun son combat urbain), celui-ci - le chroniqueur - n’en reste pas moins curieux de toutes les variations stencilées. Devoir impérieux de chroniculture sans bornes ni oeillères devant les lecteurs et amateurs qui lui font confiance éventuelle, voire délégation intellectuelle. Ainsi en va-t-il alors des collages et des coloriages … C’est avec beaucoup de - obligeamment - curiosité que le chroniqueur s’est arrêté naguère devant les pochoirs collés et coloriés de Tchiz Kate lors d’une expédition sur les pavés du quartier des Marolles. Ils étaient beaux, les paste-ups de Tchiz Kate. L’interview était inévitable.

Bonjour Tchiz Kate ! Peux-tu nous parler de ton parcours artistique ?


J'ai commencer à peindre il y dix ans, avec un groupe de potes en Alsace. On avait fondé le POB crew. On cherchait nos bombes dans les magasins de bricolage et on partait les week-ends le long des voies ferrées ou dans les anciennes mines de potasse désaffectées. C'était juste pour le fun, l’effervescence collective, un délire plein d'adrénaline ! Puis j'ai découvert plus largement le street art, notamment au coté de mon ami GodDog … Et là, je ne sais pas pourquoi, j'ai été plus particulièrement sensible aux pochoirs … Ceux de Miss.tic, Jef Aérosol, Bleck le Rat … J'ai voulu essayer moi aussi et du coup j'ai fait pas mal de tests à partir de portraits de potes en accentuant les contrastes. En arrivant à Lille il y a 7 ans , j'ai découvert des pochoirs de Jef Aérosol, Mimi le Clown et Dude Company ... J'ai mis un temps fou à comprendre la technique de superposition de couleurs, à oser me lancer dans la rue. Et puis un soir, Tchiz Kate est née ! J’avais montré une nouvelle série de pochoirs à une amie qui était restée très sceptique face à ce nouveau style rétro. Il a donc fallu ouvrir une bouteille de rouge, et quelques verres plus tard, elle était séduite. Depuis elle fait partie de celles qui m'accompagnent lors de mes virées picturales. J'ai adopté le nom de Tchiz Kate pour sa résonance kitch et l'allusion à la cuisine, mon unique atelier.


Pourquoi des pochoirs vintage et pourquoi des pochoirs vintage collés ?

Le côté rétro est sans doute influencé par les nombreuses images aperçues chez ma grand-mère qui faisait du théâtre à l’époque. Elle prend d’ailleurs toujours un réel plaisir à me montrer ses photos pleines d'histoires et riches de souvenirs ... J'aime également les vieilles cartes postales en noir et blanc sur lesquelles les lèvres et les vêtements ont été recolorés ... Du coup mon univers s'est orienté vintage tant par le traitement des couleurs utilisées que par la présence de motifs des années 60-70. Par ailleurs, j'attache une grande importance au sujet féminin, à l'esthétique d'une coupe de cheveux, à la poésie d'un regard mélancolique ... Parfois je fais le choix de coller des affiches pour le côté rapido-pratique de la technique et pour laisser opérer le temps par son charme éphémère ...


Que penses-tu de Bruxelles dans sa dimension d'art urbain / graffiti / pochoirs ?

Bien qu'habitant à côté, je ne connais que peu Bruxelles ... Il me reste donc plein de choses à y découvrir ! Mais je pense que c'est une ville pleine d'énergie qui abrite la trace du passage de nombreux artistes d'horizons divers. Lors de mes brèves virées à Bruxelles, j'ai pu croiser les affiches colorées d'Oli-B par exemple … J’ai également remarqué la présence récurrente d'un crayon dans différentes postures ... Comme une invitation peut-être à continuer à s'exprimer ... Pour ma part, j’espère revenir bientôt sur Bruxelles !

Et bien … Tu y seras toujours la bienvenue, c’est quand tu veux ! Merci aussi d’avoir relevé les œuvres d’Oli-B (interviewé sur ce blog en septembre 2010) et de l’Homme aux Crayons aka Mr. Jones (également interviewé sur ce blog en mars 2011). L’art urbain bruxellois est effectivement riche de multiples talents graphiques. Alors, à cette déjà belle kyrielle d’expositions murales, nous sommes très heureux de pouvoir accueillir les collages vintage d’une artiste de l’au-delà (de la frontière d'avec la France) ! A très bientôt pour ton retour à Bruxelles, capitale mondiale de l’Europe.

Interview et photographies : Copyright de Serge-Louis pour Brigadier Plipp.

lundi 17 octobre 2011

Nana is really Real !

Being (or pretending to be) a urban chronicler is rather easy. If you are into graffiti, for instance, you basically make observations, ask questions, take pictures and collect answers … You then wrap up the whole thing into a readable format and blogpost once in a while. Yep … Easy ! But this seemingly routine job is not without surprises … Sometimes you come across interviewees who display so much intensity and passion in their action (should we call it “mission” ?) that the only thing you can say or write is : Woaw ! This happened to me three weeks ago when I was in Seoul, South Korea. There I spent half a day hunting for graffiti stencils up and down the streets of the Hong-Ik University district. I also managed to get in touch with their most famous local graffiti stencil artist : Nana. Below are edited excerpts from our exciting discussions :

Hi, Nana ! Could you please tell us about street art in Seoul ?

Well, the graffiti scene in Seoul doesn’t have much maturity at the moment. It is still the beginning ! I would say that there are about fifty people doing street art in the whole country right now. Most of the street artists don’t have a proper knowledge of the process of bombing and artwork ... Most of them started with tags and throw-ups or stickers only four or five years ago. Some artists sometimes do their works just to make an issue or to become famous ... Plus, the connectivity is severely limited. Street art is still quite isolated from other cultures that also belong to the street. In particular, stencils are in their most primitive stage ... I can say there are no expert stencil artists in Korea ! And compared with tags, throw-ups and stickers, respect for stencils is hard to find ! For me, graffiti is not just about coolness … Some artists get arrested or loose their live doing their work !

What about your own stencil work ?

My first stencil was made according to a very simple design, just the letters “nanaisreal” ... After that, I started to do the character bombs and went into bigger size stencils, paste-up posters, stickers and so on. I do my artwork in many places in the city and in order to get them in the best spots, I do lots of crazy things such as climbing up bridges … I have no background in art but I have always desired to be a painter, even before I met the friend who taught me how to make stencils. I am always trying to input messages in my artwork. For instance, the message “don’t abandon us” was made for abandoned animals and the series “where is” was made to recognize the bear which is wandering around the city because of his ruined forest. Big size stencils representing hearts are made for the lives in the street. But, even though I have tried various works, the main symbol remains “nanaisreal” … This is about myself, I always want to speak my thoughts naturally through my artwork.

How do you see your own future and the future of street art in Seoul ?

I travel … Almost a year ago, I went to Osaka and Tokyo. In these places, I have made numbers of stencil posters. I really love the whole street movement but in my opinion, street artists should have a better knowledge of what they are doing … They have to develop better processes for bombing ! Like I said, the street art scene is not about fame or worthless issues. We have to serioulsy consider the importance and relevance of our scene in Seoul !

Well, Nana … Thank you very much for sharing these very emotional insights with us ! We hope you will continue stenciling in the streets of Seoul and other places … And perhaps one day in Brussels ! We are certainly looking forward to it … You are really real !

Copyright and interview : Serge-Louis for Brigadier Plipp. Thanks to Francis Van Maele (Redfox Press) for connecting me with Nana.

samedi 24 septembre 2011

L'Espagnol Poche Danois

On peut considérer qu’il y a deux types de stencilistes de part le monde : (1) ceux qui se baladent avec des gabarits et des bombes et puis (2) ceux qui se trimballent avec des affiches et de la colle. Les autorités qui nous aiment et nous protègent vous diront que les deux catégories de zozos sont des nuisances mais que les seconds occasionnent moins de dégâts aux façades et que c’est une bonne nouvelle. Nous, et bien nous dirons que les affiches tendent effectivement à se décoller plus facilement mais que ce n’est pas une bonne nouvelle car les œuvres pochoiresques ainsi exposées sont encore plus éphémères que celles peintes directement sur les murs … Quoi qu’il en soit, en vélocipédant pendant les beaux mois d’été de merde que nous avons eus, nous sommes tombés sur les pochoirs d’Atipical Danish dans la rue des Chartreux. Nous lui avons demandé par messagerie électronique de nous parler un peu de lui et de son travail. C’est parti :


Hi, Atipical Danish ! Would you please tell us a bit about yourself and your background ?

I am from Spain, from the Canary Islands. My training is as director of photography and I have three years of practice in the art department of Zentropa Productions, the company created by Lars von Trier in Copenhagen. I have always dreamed of going to Denmark because I love the films from there … Then I decided to go into graffiti because I have always been kind of a rebel … I like provoking and the street is just the best place for that ! I am always teasing everyone, I like to have fun all the time … I have always liked graffiti although, actually, I started graffiti stencils quite late myself, at the age of 21. Banksy was obviously a revelation for me. As for my name, it came first as a joke with my friends in Spain so when I moved to Denmark, I didn’t really feel danish … The name was perfect for me ! As everyone around there knows, I am everything but danish !



Sounds great ! Would you now explain why you prefer paste-up stencils over sprayed-on-wall stencils ?

Well, I prefer paste-up stencils because it is fast and easy to move around with them, especially when you are travelling abroad or even walking around in your own city. Now I walk with folded papers in my bag, a brush and a bottle of glue. Easy to go ! And also, if something goes wrong in the process of putting them up, I just have to take the paper down and leave … This happened to me before … Without going to court for it !


Good point ! So, what about Brussels ?

I went to Brussels to visit one of my best friends who just moved there. I was amazed by all the street art you have in Brussels … I didn’t expect it at all ! It even seemed as if there were more things on the walls than in Amsterdam ! I think Brussels is going really up for graffiti art right now and I am planning to come back soon, better prepared ! In the meantime, I plan to spend a few months back in the Canary Islands to enjoy the sun and to paint all over the place … Over there, if you paint something they like, they even give you permission for it !


Merci, cher Atipical Danish pour ces informations ! Nous, on se dit ici qu’il faut être un peu zinzin pour un Espagnol d’aller vivre au Danemark mais, bon, on n’est pas là pour juger non plus (n’empêche …) Et puis comme Bruxelles se trouve juste pile-poil sur le chemin entre les deux, nous aurons certainement l’occasion de revoir notre artiste et ses affiches stencilées dans nos rues . Et ça, c’est une excellente nouvelle ! Alors, à très bientôt, Atipicos Danés !

Copyright : Photographies et interview par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

lundi 4 juillet 2011

Nice stencil you got me into !

Tu te trimballes à Londres, tu devines plus que tu ne vois un truc collé sur un mur derrière une grosse poubelle, tu pousses la grosse poubelle qui est heureusement sur roulettes et tu découvres un pochoir tout neuf avec Laurel et Hardy dessus. Stan Laurel (le mince, UK, 1890-1965) et Oliver Hardy (le gros, US, 1892-1957) ayant été deux comiques burlesques du temps du cinéma muet et morts depuis, tu te doutes qu’ils ne se sont pas pochés eux-mêmes … Mais tu souris sur toute la largeur de ta face parce qu’ils étaient vraiment rigolos dans leurs films et que tu t’en souviens. Le pochoir étant barré de plusieurs MR FAHRENHEIT en lettres rouges, tu te demandes qui peut bien être ce type et tu poses quelques questions aux gars du shop de bombes Chrome and Black Ltd. tout proche et tu googles après pour en savoir plus … Et tu contactes l'artiste et tu poses tes questions parce que ceci est un blog avec des interviews dedans :

MR. FAHRENHEIT, would you please tell us about your background and trajectory ?

MR. FAHRENHEIT was born in the last century, growing up in a city with thrilling live and street art on the doorsteps. He was travelling since he could walk, visiting whole of Europe and later lots of other countries. Early on he faced lots of different cultures and met people in remote corners of the world. Starting painting was an expression of the funky MR. FAHRENHEIT soul. Walking trough the streets of European cities, he discovered stencil graffiti and got influenced, excited and floating around in ecstasy. Finishing his first stencil was the moment he was burning through the sky to hundred degrees and that is why he called himself MR. FAHRENHEIT and started cutting stencils at the speed of light.

MR. FAHRENHEIT, what are your current geographical and artistic areas ?

In terms of location, no matter where of course, but mostly in London. There, MR. FAHRENHEIT is pasting his artwork onto many walls. He has also some bearing to Berlin, Bristol and Hamburg and every time he visits these cities he leaves some artwork somewhere in the streets. But anyway, every town and place is good for some street art. His last escape to Dubai earlier this year left the city less naked and more colorful. Using stencils allows MR. FAHRENHEIT to create more unusual pictures and repeat a special painting in a different but yet similar way. Doing lots of his pieces on Financial Times newspaper allows him to play with more colors and different layers. He likes to surprise people walking in their town, seeing something they didn’t expect and conjure a smile into their faces. For example, his new campaign "Q R SO PORNO BABY !" shows QR codes in a different way than people know them. Trying to read the code with their mobile phones, they get the message "U R SO PORNO BABY !" … Because everybody is porno, well in different ways, but unique and individual. There will be more and more codes around in towns all across Europe and the world, later this year in Asia and of course with different quotes.


MR. FAHRENHEIT, would you please share with us your perspective about street art ?


Where is street art going to ? Honestly, he doesn’t know. But what MR. FAHRENHEIT sees is something that comes up with new expressions since forty years, creates different styles and gives artists the opportunity to contact their audience every day in a direct way. Street art is spreading its messages across town ! And he thinks neither the police nor laws can stop the movement of street art. It gives something to the people in town, people like it, some not, but they are confronted with it and they have to think about the messages, conscious or unconscious.

Thank you very much, MR. FAHRENHEIT !

Tu vois, lecteur, lecteuse, il a de chouettes choses à dire (à la troisième personne), MR. FARHENHEIT ! Et pour paraphraser ce que Laurel et Hardy avaient l’habitude de dire dans leurs films : “well, here is another nice mess you have gotten me into !”. Bye bye everybody.

Illustration : Pochoir de Laurel et Hardy par MR. FAHRENHEIT (appliqué sur une double page du Financial Times du 31 décembre 2011) photographié par Serge-Louis dans Redchurch Street le 10 mai 2011. Interview réalisé via e-mail et légèrement édité avant postage par Serge-Louis. Copyright de l’illustration et de l’interview par Serge-Louis pour Brigadier Plipp. Plus d’information sur MR. FAHRENHEIT à mrdotfahrenheit.worldpress.com ainsi que sur flickr, youtube et facebook !

vendredi 8 avril 2011

Gauff', café et pochoirs

De temps à autre, un illuminé nous déclare qu’il y a une vie ailleurs, dans l’extra-terrestre. De temps en temps itou, un allumé nous décrète qu’il y a des pochoirs ailleurs, dans l’extra-bruxellois. La première affirmation est à l’heure actuelle encore un petit peu floue ... Mais la seconde est déjà plus nette. Ainsi à Liège, ville effectivement non bruxelloise, se pochent des pochoirs sur les murs, les poteaux, les boîtiers et les blocs. Et si pochoirs, alors pochoiristes. Nous avons demandé à l’un d’entre ces pochoiristes liégeois, de nous parler. Ce qu’il fit par écrit. On est parti pour trois questions avec Kostar Kastor :






Plutôt travail de rue, d’atelier ou d’expo ?


Quand on aime un truc, je pense qu’il est normal d’explorer toutes les possibilités et surtout de ne rien laisser de côté. Je ne veux surtout pas me fixer de limite ! Le pochoir me permet de reproduire mes travaux sur presque tous les supports, tous ceux qui me font envie ... Que ce soit des toiles, du carton, du papier ou des coffrets électriques. Je n’ai pas envie de me priver d’un des plaisirs que mes pochoirs peuvent m’apporter. D’une part, peindre en rue, ça procure beaucoup de sensations ... Ca va très vite et le retour du public est direct, parfois agressif ! Ca me fait voir la ville différemment, comme un terrain de jeux ! En studio, on a plus de temps pour les détails. Je peux aller plus loin dans le nombre de couches ... J’ai tout le confort dont j’ai besoin, de la musique et du café bien chaud. Pour ce qui est des expos, c’est la préparation qui me plait ... Passer des mois à réfléchir et à découper des séries de projets. Essayer des couleurs, tester des pochoirs, observer l’ensemble quand tout est accroché ... Ce qui se passe après a beaucoup moins d’intérêt ! Dans toutes les formes d’art ou d’expression, c’est l’acte qui compte ... L’oeuvre finie n’est que la représentation du travail accompli, une sorte de témoin.


Envie d’aller pocher ailleurs ?


C’est une invitation (rires) ? C’est effectivement une chose à laquelle je pense beaucoup pour le moment. Avant, je ne prenais pas l’aspect « street » aussi sérieusement que maintenant. Je peignais près de chez moi et je me suis donc longtemps satisfait de Liège … Mais là, je commence à tourner en rond ! D’autant plus que la scène street art liégeoise a vraiment beaucoup de mal à émerger. A part quelques stickers et beaucoup de tags, on ne voit vraiment pas grand chose dans les rues. Donc je commence à planifier des sorties dans notre belle capitale (ndlr : Bruxelles, on suppose) et même quelques voyages hors de Belgique. Je n’attendais plus que le soleil ! Et puis, j’ai aussi envie de voir d’autres artistes bosser … J’espère donc qu’il y aura beaucoup d’évènements collectifs dans les alentours !


Démarche de rue mais site web commercial ?


Je ne suis pas un rebelle (rires) ! J’essaie juste de bien faire les choses, ce qui peut aider quand on veut être pris au sérieux, surtout de nos jours. A quoi bon avoir un message si on ne tente pas de le diffuser d’une manière ou d’une autre ? Mais en ce qui concerne mon shop en ligne, on ne peut pas vraiment parler d’une activité commerciale … C’est plus un moyen de rendre mon travail accessible au plus grand nombre et, si possible, à des prix abordables. Ce que je vends grâce au site ne me permet pas de rembourser tout ce que les fournitures me coûtent ! Je ne peins pas pour vivre, heureusement, mais ça fait toujours plaisir de faire une petite vente de temps en temps … Voilà, c’est dit ! Maintenant, je vais passer pour quelqu’un de vénal ! Bravo (rires) …


Vénal ? Oui ou non, peut-être, et pourquoi pas d’ailleurs … Les gaufres de Liège et le café liégeois se vendent bien, non ? Alors pourquoi pas les pochoirs de Kostar Kastor … Sa petite activité buzinezzzz (mais pas que) se trouve à www.kostarkastor.com d'ailleurs ... Pour ceux et celles qui désirent y faire un tour. Quant aux illustrations ici représentées, il s’agit de pochoirs peints par Kostar Kastor récemment aux alentours du C.H.U. de Liège au sommet du Sart-Tilman. Versions différentes d’un visage mélancolique pour nous rappeler sans doute qu’à Liège plus qu’ailleurs la cyclicité industrielle peut faucher la superbe d’une ville avec le cinglant d’un poignard … Pour nous rappeler qu’aucun art de rue ne peut ignorer ni fuir l’imprégnation radicale de son environnement urbain. Mais comme tout bon patient sortant de son hospitalisation, la ville et ses artistes savent que l'avenir sera, demain ou dans le futur, plus beau et chaleureux !


Copyright : Interview et photographies par Serge-Louis pour Brigadier Plipp.


lundi 28 mars 2011

Le crayon a bonne mine ...

Ils sont partout … Il faut vraiment le faire exprès pour ne pas les voir sur les murs et palissades de notre chère ville, capitale mondiale de l’Europe … Les crayons sont là et là et ici et là aussi. Ils sont en couleurs, droits ou couchés ou courbés … Parfois même décorés ou morphés. Mais s’il y a crayon, il doit y avoir crayonneur ! Alors … Qui est donc celui qui prend la bombe pour peindre la mine ? A l’heure où les autorités qui nous aiment et nous protègent repartent en croisade sanitaire contre les méchants graffeurs et taggeurs, l’Homme aux Crayons a accepté de répondre en exclusivité à nos questions entre muffin et café … C’était au Café de la Presse la semaine passée et pour vous, ici et maintenant, nous publions un petit bout de cette belle conversation :

Homme aux Crayons, à qui s’adresse ta démarche picturale ?

J’essaie de toucher ceux qui sont dans le milieu du graffiti. Tout les gens que je côtoie, les potes qui viennent avec moi en virée. Je comprends leur démarche, la démarche du graffiti, mais j’essaie de les motiver à changer … Ils font chaque fois les mêmes lettres et moi, je les encourage à y mettre un petit personnage, à changer l’expression. Comme eux, j’ai aussi un élément récurrent, le crayon, mais à chaque fois je fais quelque chose d’un peu différent. Je pars à chaque fois du crayon mais je le modifie, je m’amuse avec ça ! Donc, je cherche à les amener à se dire qu’eux aussi pourraient changer quelque chose tout en gardant un élément récurrent. J’aime aussi le fait que mon motif récurrent ne soit pas une lettre ou même quelque chose directement associé au graffiti. Maintenant, je n’ai pas vraiment de message directement adressé aux graffeurs, je ne leur dis pas « faites comme moi » !

Homme aux Crayons, que penses-tu des pochoirs ?

Je ne suis pas fort intéressé par les pochoirs … Ca ne me touche pas tant que ça parce que c’est trop simple ! Il y en a bien qui poussent la technique, qui essaient d’évoluer, c’est vrai, mais il y en a tellement qui ne la poussent pas … Ca m’énerve. J’ai envie de leur dire « allez, rajoutez des trucs ». Mais, bon, en même temps, pourquoi pas ? C’est mieux que rien. Ce côté simple, c’est aussi ce qui est marrant. Un pochoir, ca peut se mettre partout. C’est pas mal, finalement, mais c’est juste que je trouve qu’on pourrait aller un peu plus loin !

Café avalé, muffin englouti, il est temps de se tailler après cinquante minutes d’une fort intéressante entrevue dont d’autres passages seront d’ailleurs publiés ultérieurement … L’Homme aux Crayons n’est pas loquace mais son envie de faire bouger les choses dans le milieu du graffiti bruxellois est plus marquée qu’une esquisse vaguement crayonnée. Comme quoi une pointe en graphite peut faire la différence parmi les graphitis. Mais, par les temps policiers qui courent, attention aux cops … heu, aux copeaux !

Copyright : Interview et photographie par Serge-Louis pour Brigadier Plipp.

Et pour ceux et celles qui désirent voir plus d’œuvres de l’Homme aux Crayons, il y a un bloggeur bruxellois qui les répertorie sur www.philaretordre.blogspot.com !

dimanche 20 mars 2011

Malins Malais !

Il en est des expressions angliches qu’on aime bien et « double entendre » est l’une d’entre elles ... Prononcé « duhb-uh l ahn-tahn-druh » avec une patate chaude dans la bouche, le terme décrit un mot ou une phrase qui a une double signification, un double sens, souvent avec un peu d’ironie. Dommage que nos francophiles de service n’aient pas pensé à inventer l’équivalent visuel, soit « double voir » ... Nous en aurions eu bien besoin pour adhérer à ce pochoir d’inspiration western ! Deux flingues en symétrie orthogonale et un « La Loi ! » bref mais explicite, on aura pigé qu’on nous incite ici à réfléchir au respect de l’autorité (le sheriff, pan pan). Mais, bon, et le « double entendre » alors ? Patience ... Sachez d’abord que ce pochoir a été photographié sur un mur de Kuala Lumpur et qu’il représente - upside down - rien de moins que le symbole le plus visible et démonstratif de la démocratie locale, soit l’imposant immeuble du Parlement malais !

Ce bâtiment, illustré en version originale et polychrome ci-contre, a été inauguré en 1963 pour abriter les organes de la gouvernance du bon peuple malaisien ... Disposant d’un habille et avant-gardiste système de climatisation naturelle, dixit la brochure, le petit Dewan Negara et le grand Dewan Rakyat (invisitables sans autorisation préalable, faut pas rigoler avec la transparence de la démocratie, quand même) forment en effet, avec une drôlement pointue structure entre les deux, l’aimable contour d’un gun prêt à rendre justice. Canon, gâchette et crosse repris dans un rendu élégant et fidèle. Humour typiquement eastern, présumons-nous ... On ne sait d’ailleurs pas ce qu’est devenu le plaisantin architecte après ce gag de champion !? Alors, si « double voir » n’existe pas (encore), « voir double » a l’avantage, lui, de figurer dans notre dixionaire. On louche de tous nos yeux quand le pochoir est louche de tous ces signes. Hidup demokrasi !

Copyright : Texte et photographie du pochoir par Serge-Louis pour Brigadier Plipp. Photographie de l’immeuble ignominieusement piquée à un brave gars.

dimanche 30 janvier 2011

Et la lumière fut !

Le lightgraffeur Nuno Matox était de passage à Bruxelles la semaine passée à l’occasion du vernissage de l’exposition Artaq à la galerie Art22. Né en 1971 au Portugal et pas encore mort, l’artiste expérimente depuis plusieurs années avec les technologies visuelles modernes. Son objectif : trouver une manière de prolonger dans l'immatériel les signes picturaux qui l’ont tant impressionné lors de ses déambulations dans les ruelles du Bairro Alto de Lisbonne et du Barrio Gotico de Barcelone ... Si la propriété des murs et les altérations occasionnées par l’expression urbaine sur ceux-ci donnent lieu à d’éternelles (et vaines) discussions, l’air et la lumière sont et restent libres d’accès et d’usage. Nuno Matox revendique donc l’appropriation sans règle ni limite de ces non-matières pour nous façonner des gestes et des signes virtuels dont l’imprégnation sensorielle charme jusqu’à l’hypnotisme. Trois questions, vite fait, à Nuno Matox :

Comment es-tu arrivé au Lightgraffisme ?

Le graffiti est un terme général assez passe-partout ... Pour ma part, ce sont surtout ses techniques et ses effets que j'utilise comme le spray, les marqueurs et les coulures. L'art urbain, l'art de la rue, m'a beaucoup intrigué et inspiré. C'est à Toulouse, quand j'étais étudiant au début des années 90 que tout a commencé. C'est à cette époque aussi que les gens ont commencé à avoir un autre regard sur le graffiti. Le graffiti était très présent à l'époque dans le centre-ville. Pour moi, la bombe de peinture a surtout commencé à libérer le geste de peindre et la possibilité de travailler n'importe quelle surface ... Par extension, le lightpainting a - quant à lui - complètement libéré ce geste, lui permettant de s'inscrire vraiment partout, même dans l'espace tri-dimensionnel !
Et comme lorsque l'on utilise une bombe de peinture pour la première fois, le lighpainting est lui aussi une expérience très spectaculaire, voire grisante !

Comment se prépare une performance de Lightgraff ?

Ca peut être vraiment très simple ... Ou vraiment très compliqué ! Cela va en effet de l’improvisation faite avec juste une opportunité, quelques LEDs et un petit boîtier, jusqu'à une véritable mise en scène et un montage technique élaboré. Et lorsque c'est de la video live, c'est généralement encore plus compliqué, surtout du point de vue du matériel ... Après, ça dépend aussi des projets, qui peuvent aller du simple délire d’artiste à la campagne de publicité d'envergure. En pratique, je trouve que la performance live est beaucoup plus tributaire de la technique requise et du matériel disponible.

Que penses-tu de Bruxelles et de son art urbain ?

J'étais déjà venu plusieurs fois à Bruxelles auparavant. Cette fois-ci, j’espérais pouvoir y organiser des "micro-projections" dans le centre-ville mais mon emploi du temps ne me l'a pas permis. J'espère revenir, bien sûr, car Bruxelles est le centre de l'Europe, une ville ouverte et moderne. Les jeux qu’y font la lumière dans les rues et sur les grandes tours sont très présents. Pour le street art, par contre, je n'ai pas vu grand chose car je suis resté confiné dans le centre pendant ce court séjour et, malheureusement, tous les centres des grandes villes sont devenus hyper-cleans et hyper-vidéosurveillés ! Il ne reste donc que la pollution publicitaire parfois « limite », mais imposée et légale, à regarder.

Pour Nuno Matox, les artistes urbains doivent donc être en permanence à la recherche de nouveaux moyens d’expression et s’adapter aux changements de conditions et de circonstances de la pratique de leur art. Comme le conclut le Lightgraffiste : « Les panneaux de LEDs sont les prochains terrains de jeux de tous les graphistes et artistes ! ». Face aux joyeuses obsessions hygiénistes de nos adorables édiles, la créativité et l’inventivité des artistes urbains sont donc sollicitées tant pour le sujet que pour l’objet ... Nous remercions Nuno Matox pour sa contribution « lumineuse » à ce combat et nous souhaitons son retour très bientôt dans les rues de la Capitale mondiale de l’Europe afin de l'y voir enfin performer ses « micro-projections ».

Pour en savoir plus sur l’artiste : www.matox .fr et contact@matox.fr

Copyright : Illustration par Nuno Matox et interview par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.